lundi 27 octobre 2008

Entretien avec un vent pire

La pépinière au couleur de l'automne

Non, je ne vais pas vous parler du manque d'entretien flagrant dont manque notre planète mais d'un entretien que l'on m'a rapporté entre Dieu et Saint François d'Assise.
C'est d'un ridicule et pourtant hurlant de vérité !
Le pire des vents souffle sur notre planète, c'est le vent de folie ...

- François, toi qui connais tant de choses sur la nature et le jardinage, peux-tu me dire ce qui se passe sur certaines zone de la terre avec les pissenlits, les violettes, les chardons et toutes les belles fleurs que j’ai dispersées là-bas il y a des siècles ?
J’avais planifié un jardin parfait, sans entretien. Ces plantes–là poussent dans n’importe quel type de sol, supportent la sécheresse et se multiplient à profusion. Le nectar de leurs fleurs attire des papillons, des abeilles et des volées d’oiseaux aux chants mélodieux. Je m’attendais à voir de vastes jardins multicolores à l’heure actuelle, mais tout ce que j’aperçois, ce sont des rectangles verts.




- Ce sont les habitants qui se sont installées là-bas, Seigneur. Les hommes civilisés comme ils se prénomment eux même, Ils ont commencé par traiter vos fleurs de « mauvaises herbes » et ils ont déployé beaucoup d’efforts pour remplacer vos fleurs par du gazon.

- Du gazon ? C’est tellement ennuyeux et si peu coloré ! Cela n’attire pas les papillons, ni les abeilles, ni les oiseaux, mais seulement des vers blancs, des pyrales et des punaises. De plus, c’est très sensible aux changements de température.
Ces hommes de progrès, comme tu les appelles, veulent-ils vraiment de tous ces tracas ?

-Apparemment, Seigneur, ils dépensent beaucoup d’argent et d’énergie pour faire pousser ce gazon et le maintenir vert. Ils commencent par appliquer des engrais de bonne heure au printemps et ils empoisonnent toutes les autres plantes qui pourraient pousser sur leur gazon.




- Les pluies et la fraîcheur printanière doivent faire pousser le gazon très vite. Je suppose que ça rend ces hommes très heureux ?

- Apparemment non, Seigneur. Dès que le gazon commence à pousser, ils le coupent, parfois deux fois par semaine.

- Ils le coupent ? Est-ce qu’ils en font des ballots comme avec le foin ?

- Pas vraiment, Seigneur. La plupart d’entre eux ramassent l’herbe coupée pour la mettre dans des sacs.


- Dans des sacs? Pourquoi? Est-ce qu’ils les vendent? Est-ce une récolte rentable ?

- Pas du tout, Seigneur, au contraire. Ils payent pour qu’on vienne les ramasser.



- Voyons donc, je crois que je ne comprends pas très bien. Tu me dis qu’ils fertilisent le gazon pour qu’il pousse plus vite et quand il pousse bien, ils le coupent et payent pour s’en débarrasser ?

- Oui Seigneur !


- Ces hommes doivent être contents en été, quand nous diminuons les précipitations et que nous montons la température. Cela ralentit la croissance du gazon et doit leur sauver beaucoup de temps.

- Vous n’allez pas me croire, Seigneur. Quand le gazon pousse moins vite, ils sortent le tuyau d’arrosage pour pouvoir continuer à couper et à remplir des sacs de gazon.

- Toutes ces inepties, c’est insensé ! Mais au moins, ils ont conservé quelques arbres… Ça, c’était une idée de génie de ma part, si j’ose dire. Les arbres font pousser des feuilles au printemps pour produire une magnifique parure et procurer de l’ombre en été. En automne, les feuilles tombent pour former un tapis naturel qui protège le sol et les racines. De plus, lorsqu’elles se décomposent, elles améliorent le sol et nourrissent les arbres pour faire de nouvelles feuilles. C’est le parfait exemple du recyclage naturel.


- Vous feriez mieux de vous asseoir, Seigneur. Ces hommes ont imaginé un nouveau cycle. Aussitôt que les feuilles tombent, ils les ramassent, les mettent dans des sacs et PAYENT pour s’en débarrasser aussi.


- Mais voyons donc ! Comment font-ils pour protéger les racines des arbres et arbustes en hiver et pour conserver l’humidité dans le sol.

- Après avoir jeté les feuilles, ils achètent quelque chose qu’ils appellent du paillis. Ils le rapportent chez eux et l’étalent autour des arbres pour remplacer les feuilles.


- Ah ? ! Et où vont-ils chercher ce truc, ce paillis ?

- Ils coupent des arbres et les réduisent en petits copeaux !!!

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Tout simplement génial ce post ! J'adore ! Quand l'homme se rendra t-il compte de ses bétises ?

maizérohuit

Nb : j'ajoute un lien dans mon blog que j'ai repris en main...

Philippe a dit…

Trés bon ton blog, je pensais l'avoir déjà en lien mais non, l'erreur est réparé.

Anonyme a dit…

Merci !

Je pense qu'on est sur la même longueur d'onde. Je pense par contre que tu t'impliques encore plus que moi. Je n'ai malheureusement pas beaucoup de temps à moi, mais je fais de mon mieux.

En espérant faire quelques adeptes avec mon blog ou au moins faire réfléchir une ou deux personnes sur ce sujet.

Philippe a dit…

Avec l'état d'esprit est déjà énorme, tout ce que tu donnes ensuite est bien, ce n'est pas la quantité qui compte mais bien la qualité.
Tous ensemble avec nos petits moyens, nous y arriverons et mettre un lien sur ton blog est déjà trés bien car si on a pas beaucoup de temps a donner on peux toujours relayer des informations.

Merci pour tout

Anonyme a dit…

J'habite dans un petit village en Autriche à côté du bedot (80 ans) qui lui ne coupe pas son gazon. Alors qu'avec mon allemand vacillant à l'époque, je lui demandais pourquoi il ne coupait pas son gazon il m'a répondu: "Si tout le monde coupe son gazon, qu'est ce qu'il reste aux abeilles ?" La sagesse même. ;-) MA

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