mardi 27 mars 2012

Plus rien - Les Cowboys Fringants



Il ne reste que quelques minutes à ma vie

Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis
Mon frère est mort hier au milieu du désert
Je suis maintenant le dernier humain de la terre

On m'a décrit jadis, quand j'étais un enfant
Ce qu'avait l'air le monde il y a très très longtemps
Quand vivaient les parents de mon arrière grand-père
Et qu'il tombait encore de la neige en hiver

En ces temps on vivait au rythme des saisons
Et la fin des étés apportait la moisson
Une eau pure et limpide coulait dans les ruisseaux
Où venaient s'abreuver chevreuils et orignaux

Mais moi je n'ai vu qu'une planète désolante
Paysages lunaires et chaleur suffocante
Et tous mes amis mourir par la soif ou la faim
Comme tombent les mouches...
Jusqu'à c'qu'il n'y ait plus rien...

Plus rien...
Plus rien...

Il ne reste que quelques minutes à ma vie
Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis
Mon frère est mort hier au milieu du désert
Je suis maintenant le dernier humain de la terre
Tout ça a commencé il y a plusieurs années
Alors que mes ancêtres étaient obnubilés
Par des bouts de papier que l'on appelait argent
Qui rendaient certains hommes vraiment riches et puissants

Et ces nouveaux dieux ne reculant devant rien
Étaient prêts à tout pour arriver à leur fins
Pour s'enrichir encore ils ont rasé la terre
Pollué l'air ambiant et tari les rivières

Mais au bout de cent ans des gens se sont levés
Et les ont avertis qu'il fallait tout stopper
Mais ils n'ont pas compris cette sage prophétie
Ces hommes là ne parlaient qu'en termes de profits

C'est des années plus tard qu'ils ont vu le non-sens
Dans la panique ont déclaré l'état d'urgence
Quand tous les océans ont englouti les îles
Et que les innondations ont frappé les grandes villes

Et par la suite pendant toute une décennie
Ce fut les ouragans et puis les incendies
Les tremblements de terre et la grande sécheresse
Partout sur les visages on lisait la détresse

Les gens ont dû se battre contre les pandémies
Décimés par millions par d'atroces maladies
Puis les autres sont morts par la soif ou la faim
Comme tombent les mouches...
Jusqu'à c'qu'il n'y air plus rien...
Plus rien...
Plus rien...

Mon frère est mort hier au milieu du désert
Je suis maintenant le dernier humain de la terre
Au font l'intelligence qu'on nous avait donnée
N'aura été qu'un beau cadeau empoisonné

Car il ne reste que quelques minutes à la vie
Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis
Je ne peux plus marcher, j'ai peine à respirer
Adieu l'humanité...
Adieu l'humanité...

dimanche 11 mars 2012

La fête à DD

Voici l'affiche de la Fête à DD (Dessinons Demain) qui se déroulera le 31 mars prochain, à Olhain, dans le cadre de la semaine du Développement Durable.



Si vous voulez échanger, rencontrer, apprendre et passer un bon moment en compagnie d'acteurs du développement durable, vous savez ce qu'il vous reste à faire ...

samedi 10 mars 2012

Comment la France est devenue moche

Voila un excellent article qui résume bien la triste réalité que presque plus personne ne voit ou pire, la voit comme un progrés ...
C'est un peu long mais ça en vaut la peine, Bonne lecture.

"Echangeurs, lotissements, zones commerciales, alignements de ronds-points… Depuis les années 60, la ville s’est mise à dévorer la campagne. Une fatalité ? Non : le résultat de choix politiques et économiques. Historique illustré de ces métastases pé­riurbaines.



Un gros bourg et des fermes perdues dans le bocage, des murs de granit, des toits d'ardoise, des tas de foin, des vaches... Et pour rejoindre Brest, à quelques kilomètres au sud, une bonne route départementale goudronnée. C'était ça, Gouesnou, pendant des décennies, un paysage quasi immuable. Jean-Marc voit le jour dans la ferme de ses parents en 1963. Il a 5 ans lorsqu'un gars de Brest, Jean Cam, a l'idée bizarre d'installer en plein champ un drôle de magasin en parpaing et en tôle qu'il appelle Rallye. Quatre ans plus tard, les élus créent un peu plus au nord, à Kergaradec, un proto­­type, une ZAC, « zone d'aménagement concerté » : les hangars y poussent un par un. Un hypermarché Leclerc s'installe au bout de la nouvelle voie express qui se cons­truit par tronçons entre Brest et Rennes. Puis viennent La Hutte, Conforama et les meubles Jean Richou... 300 hectares de terre fertile disparaissent sous le bitume des parkings et des rocades. Quelques maisons se retrouvent enclavées çà et là. La départementale devient une belle quatre-voies sur laquelle filent à vive allure R16, 504 et Ami 8. Un quartier chic voit le jour, toujours en pleine nature, qui porte un nom de rêve : la Vallée verte...



C'est à ce moment-là que ça s'est compliqué pour les parents de Jean-Marc. Avec l'élargissement de la départementale, ils sont expropriés d'un bon bout de terrain et ne peuvent plus emmener leurs vaches de l'autre côté de la quatre-voies. Ils s'adaptent tant bien que mal, confectionnent des produits laitiers pour le centre Leclerc, avant de se reconvertir : la jolie ferme Quentel est au­jourd'hui une des salles de réception les plus courues de Bretagne. Les fermes voisines deviennent gîte rural ou centre équestre. La Vallée verte, elle, se retrouve cernée de rangées de pavillons moins chics : « Nous, on a eu de la chance, grâce à la proximité de l'aéroport, les terres tout autour de la ferme sont restées inconstructibles. » Aujourd'hui, quand il quitte son bout de verdure préservé pour aller à Brest, Jean-Marc contourne juste la zone de Kergaradec, tellement il trouve ça moche : « C'est à qui fera le plus grand panneau, rajoutera le plus de fanions. Comme si tout le monde hurlait en même temps ses messages publicitaires. »


Ça s'est passé près de chez Jean-Marc, à Brest, mais aussi près de chez nous, près de chez vous, à Marseille, Toulouse, Lyon, Metz ou Lille, puis aux abords des villes moyennes, et désormais des plus petites. Avec un formidable coup d'accélérateur depuis les années 1982-1983 et les lois de décentralisation Defferre. Partout, la même trilogie – infrastructures routières, zones commerciales, lotissements – concourt à l'étalement urbain le plus spectaculaire d'Europe : tous les dix ans, l'équivalent d'un département français disparaît sous le béton, le bitume, les panneaux, la tôle.



Il n'y a rien à comprendre, a-t-on jugé pendant des années, juste à prendre acte de la modernité à l'œuvre, une sorte de chaos naturel et spontané, prix à payer pour la « croissance » de notre bien-être matériel. Les élites intellectuelles de ce pays oscillent entre répulsion (« c'est moche, les entrées de ville »), fascination (« vive le chaos, ça fait Wim Wenders ! ») et indifférence : elles habitent en centre-ville... Rien à comprendre, vraiment ? En 2003, l'architecte urbaniste David Man­gin prend le temps d'y réfléchir quelques mois et sort un an plus tard son formidable bouquin, La Ville franchisée, qui reste l'analyse la plus pertinente des métastases pé­riurbaines. Il faut en finir, dit Mangin, avec l'idée que ce « chaos sort de terre tout seul ». Il résulte au contraire « de rapports de forces politiques, de visions idéologiques, de cultures techniques ».


Lorsque apparaissent les premiers supermarchés, au début des années 60, la France ne compte que 200 kilomètres d'autoroutes, un morceau de périphérique parisien, aucune autre rocade, pas le moin­dre rond-point... et un architecte-urbaniste visionnaire, Le Corbusier ! Celui-ci a compris très tôt l'hégémonie à venir de la voiture, à laquelle il est favorable. Dès 1933, avec des confrères qu'il a réunis à Athènes, il a imaginé de découper les villes de fa­çon rationnelle, en quatre zones cor­respondant à quatre « fonctions » : la vie, le travail, les loisirs et les infrastructures routières. L'Etat s'empare de l'idée, on entre dans l'ère des « zones », ZUP, ZAC, etc. (1) Et puis il faut « rattraper » l'Allemagne et son insolent réseau d'autoroutes ! Du pain bénit pour notre illustre corps d'ingénieurs des Ponts et Chaussées. La France inscrit dans la loi (loi Pasqua, 1998) que tout citoyen doit se trouver à moins de quarante-cinq minutes d'une entrée ou d'une sortie d'autoroute ! Des itinéraires de contournement des villes sont construits, le territoire se couvre d'échangeurs, de bre­telles et de rocades. Vingt ans plus tard, les enfilades de ronds-points à l'anglaise, trop nombreux et trop grands, parachèvent le travail : ils jouent, constate Mangin, « le rôle de diffuseurs de l'étalement dans le nouveau Meccano urbain qui se met en place ».


L'empire du hangar



Ceux qui ont vite compris le potentiel que leur offrait ce quadrillage de bitume – foncier pas cher et abondant, accessibilité et visibilité formidables –, ce sont les nouveaux opérateurs du commerce. Ils s'appellent Leclerc en Bretagne, Auchan dans le Nord, Casino dans la région stéphanoise. Leur stratégie : se faire connaître sur leur terroir d'origine, saturer un territoire pour étouffer la concurrence, puis s'étendre à d'autres régions. « Localisations et accès sont repérés et négociés en amont, explique Mangin, auprès des propriétaires privés, des élus, des aménageurs de ZAC et des directions départemen­tales de l'Equipement. » Conçus à l'américaine – « no parking, no business » –, les hypermarchés raisonnent en termes de « flux » de voitures et de « zones de chalandise » : ils com­mencent par aspirer les consommateurs des centres-villes en attendant que les lotissements viennent boucher les trous du maillage routier... Aujourd'hui, la France, championne mondiale de la grande distribution – elle exporte son glorieux modèle jusqu'en Chine – compte 1 400 hypermarchés (de plus de 2 500 mètres carrés) et 8 000 supermarchés... Et pour quel bilan ! « En cassant les prix sur quelques rares mais symbo­liques produits, les grandes surfaces se sont enrichies en ruinant les pompes à essence, les commerces de bouche, les drogueries, les quincailleries, des milliers de commerces indépendants spécialisés ou de proximité, des milliers d'artisans, et même des milliers de producteurs et fournisseurs. Les résultats sont objectivement inacceptables. Avec, en plus, des prix supérieurs à ceux de nos voisins eu­ropéens ! » Ce n'est pas un dangereux contestataire qui dresse ce constat, mais Jean-Paul Charié, député UMP du Loiret (hélas décédé en novembre dernier), dans un rapport sur l'urbanisme commercial rédigé en mars 2009. La logique des grandes surfaces a vidé les centres-villes de leurs commerces, a favorisé la malbouffe, contraint de nombreuses entrepri­ses à délocaliser. Elle a fabriqué des emplois précaires et des chômeurs. C'est une spécificité très française – 70 % du chiffre d'affaires commercial est réalisé en périphérie des villes, contre 30 % en Allemagne.


L'homme le plus riche de France ? Gérard Mulliez, fondateur du groupe familial Auchan. Une nébuleuse d'entreprises dont le poids estimé en fait le premier annonceur publicitaire et le troisième employeur du pays. Difficile de résister à son influence, ou à celle des Leclerc, Carrefour, Intermarché, aménageurs en chef de l'Hexagone. Jusqu'à la loi de modernisation de l'économie votée en 2008, l'implantation des grandes surfaces n'était d'ailleurs pas soumise au droit de l'urbanisme, mais au seul droit commercial. Aucune règle n'était édictée quant à la forme ou à l'aspect des bâtiments, seule la surface comptait, donnant lieu à des marchandages peu re­luisants avec les élus : laisse-moi construire mon supermarché, je financerai ton club sportif... « L'aménagement du territoire soumis aux puissances financières débouche toujours sur des effets pervers, poursuit le rapport Charié. Comment un élu peut-il facilement refuser un projet parasite si c'est par ailleurs une source de financement pour le budget communal ? » A fortiori s'il est maire d'une petite ville, désormais en première ligne. Car l'hypermarché de première génération s'est « fractionné ». Decathlon, Norauto, Leroy-Merlin, Kiabi, Cultura... c'est aussi le groupe Auchan ! Autant de MSS (moyennes surfaces spécialisées) qui investissent de nouvelles petites ZAC, où McDonald's côtoie désormais Biocoop... Pas un bourg qui n'accueille le visiteur par un bazar bariolé : « C'est partout le même alignement de cubes et de parallélé­pipèdes en tôle ondulée, le même pullulement de pancartes et d'enseignes », se désole Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste du même Loiret, qui a déposé une proposition de loi à l'automne dernier. Son objectif : que « tous les documents d'urbanisme assurent la qualité urbaine, architecturale et paysagère des entrées de ville ». Plein de bonnes idées, le texte a été adopté il y a deux mois par la majorité sénatoriale UMP, qui l'a vidé de sa substance – plus aucune mesure contraignante.


Le rêve pavillonnaire



Tandis que nos compatriotes s'accoutumaient à naviguer le week-end d'un parking à l'autre, les quartiers pavillonnaires ont fleuri. Il faut dire qu'ils n'ont pas vraiment eu d'autre choix, les Français, face à une crise du logement qui sévit depuis la Seconde Guerre mondiale. Alors que la population du pays était stable depuis le milieu du XIXe siècle – 40 millions d'habitants –, le baby-boom, l'accélération de l'exode rural, le recours à l'immigration puis l'arrivée des rapatriés d'Algérie changent la donne : il faut construire, vite, pour éradiquer les taudis urbains. Ce sera, pendant vingt ans, la politique des grands ensembles, à laquelle la circulaire Guichard de 1973 met brutalement fin. Place au rêve pavillonnaire ! Certes, dans les années 20, les débuts de l'exode rural avaient donné naissance aux premiers lotissements – les fameux pavillons Loucheur des faubourgs parisiens. Mais cette fois, on change d'échelle. Rêve de tous les Français, le pavillon ? C'est ce que serinent, depuis Valéry Giscard d'Estaing, tous les gouvernements, qui appuient leur politique sur le rejet des grands ensembles et sur « notre mémoire rurale » – souvenons-nous de l'affiche bucolique de François Mitterrand en 1981, la force tranquille du clocher.


« Pourtant, le pavillon, c'est avant tout un choix contraint », constate David Mangin. Les centres-villes étant devenus inabordables, les familles pas très riches – elles sont la grande majorité – sont condamnées à l'exil périurbain. Et elles le resteront tant que manquera une bonne offre résidentielle collective. Alors, comme l'a observé l'urbaniste Bruno Fortier, « on tartine du lotissement au kilomètre », c'est facile et pas cher. Conçue par un promoteur-constructeur, la maison est un « produit », à commander sur catalogue. Où que l'on aille, le marché ne sait fournir que des lotissements avec des rues « en raquette », des parcelles de même taille, des maisons posées sur leur sous-sol de béton ; tant pis pour le raccord visuel avec la ville ancienne. Les plantes des jardins sont achetées en promotion à la jardinerie du coin ; tant pis pour la flore locale et le paysage. La puissance publique y met du sien : incapable d'assurer la con­tinuité urbaine, elle croit compenser en imposant les règles draconiennes des Plans locaux d'urbanisme (PLU). Les Directions départementales de l'Equipement (DDE) imposent leurs normes, et les architectes des Bâtiments de France (ABF) homogénéisent à coups de pastiches régionalistes. Allez essayer de construire une maison en bois ou un peu personnalisée dans un lotissement ! « Les gens qui essaient se font flinguer, dit David Mangin. Ils doivent s'expliquer avec le maire, déposer trois permis, il y a des recours... Ils sont découragés. »


Les dégâts de la décentralisation



« Pendant très longtemps l'urbanisme a été une affaire d'Etat en France », rappelle Thierry Paquot, philosophe de l'urbain et éditeur de la revue Urbanisme. Mais, à partir des années 80, les gouvernements, de droite ou de gauche, ont délégué à d'autres la fabrication de la ville. L'Etat s'est mis au service du privé : « Le meilleur exemple, c'est Laurent Fabius, qui "offre" à Eurodisney une ligne de RER que les habitants de Marne-la-Vallée réclamaient sans succès depuis des années ! » En 1983, les lois de décentralisation donnent tout pouvoir aux maires en matière de permis de construire « et la catastrophe commence, estime Thierry Paquot. La plupart des élus sont totalement incompétents en matière d'urbanisme, et de plus ont un goût exécrable ». Ils se reposent sur les promoteurs pour produire du clés en main. « L'habitat se banalise et conduit à cette France moche qui nie totalement l'esprit des lieux. » Frédéric Bonnet, architecte-conseil de l'Etat en Haute-Vienne, confirme : « Dans un rayon de 40 kilomètres autour de Limoges, tous les villages ont construit dix, quinze, vingt maisons pour des habitants qui ne se rendent jamais dans le centre-bourg, puisqu'ils travaillent tous... à Limoges. » Le mécanisme est simple : pour lutter contre l'exode rural, pour éviter la fermeture de l'école, la commune fait construire un lotissement, qui amène de nouveaux arrivants. Mais les enfants scolarisés grandissent et s'en vont. Il faut créer un second lotissement pour attirer de nouvelles familles. C'est la fuite en avant. Le mitage du paysage est renforcé par la spéculation foncière. Difficile pour le maire d'une petite commune de refuser à des voisins agri­culteurs la constructibilité sachant que le prix du terrain à lotir est alors multiplié par dix ou vingt. Et voilà comment la France consomme pour son « urbanisation » deux fois plus de terres agricoles que l'Allemagne : « Il faut en finir avec la politique urbaine coordonnée au niveau de la commune, ce n'est pas la bonne échelle », conclut Frédéric Bonnet.


Un développement pas durable


L'urbanisme raconte ce que nous sommes. Le Moyen Age a eu ses villes fortifiées et ses cathédrales, le XIXe siècle ses boulevards et ses lycées. Nous avons nos hangars commerciaux et nos lotissements. Les pare-brise de nos voitures sont des écrans de télévision, et nos villes ressemblent à une soirée sur TF1 : un long tunnel de publicité (la zone commerciale et ses pancartes) suivi d'une émission guimauve (le centre muséifié). Cette périurbanisation vorace s'opère en silence – les revues d'architecture l'ignorent. Elle a été peu visitée par le roman, le documentaire ou la fiction. Aux Etats-Unis, des films comme American Beauty, la série Desperate Housewives ont raconté l'ennui qui suinte des quartiers pavillonnaires. En France, il manque un Balzac contemporain pour décrire la comédie urbaine. « La ville n'est pas objet de débat, analyse Annie Fourcaut, historienne de la vie citadine. On débat de l'école, pas de la ville, sans voir que la secon­de conditionne la première. Peut-être parce que les Français ne sont pas un peuple urbain. Il a fallu attendre 1931 pour que la population des villes égale celle des campagnes, des décennies après les Anglais et les Allemands. » Alors, il n'y aurait pas d'autre modèle de vie que celui qui consiste à prendre sa voiture tous les matins pour faire des kilomètres jusqu'à son travail, par des routes saturées et des ronds-points engorgés, pour revenir le soir dans sa maison après être allé faire le plein chez Carrefour ? « L'inflexion, sur le plan des idées, a commencé, se réjouit Bruno Fortier. Depuis trois ou quatre ans, tout le monde dit : on arrête les conneries, on se calme, on redensi­fie, on réurbanise intelligemment, on cesse de dévorer les terrains agri­coles... Mais fabriquer un urbanisme plus évolué, avec un rapport à la nature plus riche, comme ce que l'on voit aux Pays-Bas, au Danemark ou en Allemagne, ça va coûter un peu plus cher ! »


L'impératif écologique supplantera-t-il l'impéritie politique ? Durant l'été 2008, quand le prix de l'essence s'est envolé, le chiffre d'affaires de certaines zones commerciales s'est effondré. Affolés, les habitants des lotissements ont réclamé des lignes de bus à leur maire. « Depuis la fin des grands ensembles, la France n'avait plus de projet urbain collectif, rappelle Annie Fourcaut. Le développement durable pourrait en cons­tituer un. » Alors rêvons un instant à ce que pourrait être une « ville passante », comme l'appelle David Mangin, une ville désintoxiquée de la voiture, désenclavée, oublieuse des artères qui segmentent et des zones privatisées et sécurisées, une ville de faubourgs dont les fonctions – habitat, travail, commerce, loisirs – seraient à nouveau mélangées, une ville hybride, métissée, où chacun mettrait un peu du sien... Trop tard ?





Le pavillon, un choix ?


Sur la carte du Comité du tourisme de la Haute-Vienne, les villages dessinés ressemblent tous à celui de l'affiche du candidat Mitterrand en 1981. Et en vrai ? Au sud-ouest de Limoges, au-delà de la zone commerciale, Boisseuil s'est couvert de lotissements. L'un d'eux se termine. Des dizaines de pavillons bas, parfois pas loin du cabanon amélioré. Il est loin « l'éco-quartier », dernière marotte de nos élus. C'est la France qui se lève tôt, qui fait des heures sup, mais n'a pas de quoi s'offrir plus. A 5 kilomètres de là, à Pierre-Buffière, vieux bourg de 1 200 habitants, on tombe sur 21 parcelles, au bord des champs. Anne, « nounou », et son mari, fonctionnaire, sont venus « pour la qualité de vie ». De toute façon, « Limoges, c'était bien trop cher ». Bien sûr, « 80 % des gens qui habitent ici travaillent à Limoges. Il faut tout faire en voiture ». Même son de cloche à Eybouleuf, 400 habitants à peine, à 16 kilomètres au nord. Le manque d'argent, toujours... « Avec la crise, les gens sont mutés et obligés de revendre », dit Louis, ancien routier. « Construire, c'est meilleur marché que de louer », explique quand même Fernand, retraité des abattoirs, qui a eu sa maison dès 1982. Depuis, combien ont poussé autour ? « Une, deux... neuf ! » Et d'autres plus loin. Tous les commerces ont coulé. « Les campagnes, maintenant, c'est des dortoirs. Mais les gens y sont plus heureux qu'en ville. » X.J.


Xavier de Jarcy et Vincent Remy
Photos Patrick Messina


Télérama n° 3135
Le 16 février 2010 à 15h43


(1) La ZUP (zone à urbaniser en priorité), procédure d'urbanisme créée en 1959 , a permis la construction des grands ensembles. La ZAC (zone d'aménagement concerté) s'est substituée à la ZUP en 1967, pour faciliter la concertation entre collectivités publiques et promoteurs privés.


(2) Reprenant les attributions des Ponts et Chaussées (réseaux routiers, règlements d'urbanisme, etc.), les Directions départementales de l'Equipement (DDE) ont été créées en 1967. Depuis les lois de décentralisation, elles relèvent des conseils généraux. Le 1er janvier, elles ont fusionné avec les Directions départementales de l'Agriculture et de la Forêt, devenant DDT (Directions départementale des territoires). Elles sont donc désormais censées se préoccuper de développement durable..."

Lien : http://www.telerama.fr/monde/comment-la-france-est-devenue-moche,52457.php

mardi 6 mars 2012

La photo du jour : ESQUERCHIN

Esquerchin est une commune du Nord, prés d'Hénin-Beaumont, dont le garant de la sécurité et de la salubrité est Monsieur René LEDIEU....


au croisement de la D425 et la route d'Estaires



ça m'fait chier de voir ça !

Site officiel de la commune : http://www.esquerchin.fr/

vendredi 2 mars 2012

Nettoyage au Blanc-Nez : la nature va enfin reprendre ses droits

Je me félicite de ce nettoyage mais combien vont coûter aux contribuables, ces incivilités ?

Vaste opération de nettoyage au Blanc-Nez : la nature va enfin reprendre ses droits - Actualité Calais - La Voix du Nord

Avec leur entrée il y a un an dans le cercle très fermé des sites d'exception (seuls neuf endroits en France en sont membres), les Deux Caps font l'objet d'une attention toute particulière. Au Blanc-Nez,le conseil général etle syndicat mixte Eden 62 ont entrepris une vaste opération de nettoyage consistant à débarrasser le territoire des nombreux déchets accumulés depuis des décennies. Ce chantier d'envergure dureraentre quatre et cinq mois.
PAR ARIANE DELEPIERRE

calais@lavoixdunord.fr PHOTO « LA VOIX »
Le Blanc-Nez, une décharge à ciel ouvert. Une image qui peut surprendre tant elle contraste avec les sublimes paysages qu'offre ce cap remarquable, qui a décroché avec le Gris-Nez le label « Grand site de France ». Pourtant, il s'agit d'une réalité peu reluisante que se gardent bien de signaler les brochures touristiques. Pendant plusieurs décennies, le site de 350 hectares a été la proie d'individus malveillants, particuliers comme professionnels, qui y ont abandonné en toute impunité leurs déchets. Les nombreux trous engendrés par les bombardements au cours de la Seconde Guerre mondiale ont été transformés en dépotoirs. Le lieu-dit du « Carrefour des marmottes », accessible en voiture par le chemin du Moulin est un exemple flagrant d'incivilité. Pneus, débris de verre, tôles, plastiques et même morceaux d'amiante ont été déterrés à grands renforts de pelleteuse. Ce qui représente plusieurs dizaines de tonnes d'ordures. « Le but de ce grand nettoyage est d'enlever 90 % des déchets déposés sur le site depuis ces trente dernières années afin que la nature puisse reprendre ses droits. Protéger et valoriser ce territoire de vie unique est un enjeu départemental ambitieux », explique Dominique Dupilet, président du conseil général, maître d'ouvrage de l'opération Grand site.
Vers une reconquête écologique
L'accumulation des déchets, renforcée par l'indifférence de certains propriétaires pour leur parcelle, a eu pour conséquence néfaste de voir fleurir à la place de la végétation primitive des espèces nouvelles, dites nitrophiles (qui poussent sur les déchets) comme l'ortie, le chardon ou la renouée du Japon, une plante invasive et très néfaste pour les autres espèces, qui a colonisé le Blanc-Nez. « En rabotant les décharges, on remet à nu le sol calcaire et on permet ainsi aux pelouses calcaires de s'étendre », explique Xavier Douard, chargé de mission pour le site des Deux Caps, de Wimereux à Sangatte. Parallèlement à cette action d'envergure, qui nécessite la présence d'engins de chantier, le Département du Pas-de-Calais a mis en place, de mai 2011 à janvier 2012, des opérations d'entretien manuel des espaces naturels, assurées par des associations d'insertion. Au total, ce sont 75 tonnes de tout venant, 100 sacs de verre, une tonne de ferraille et 10 mètres cubes de pneus et de tôles en amiante à retraiter qui ont été collectés. Le fauchage et le débroussaillage réguliers ainsi que la présence de 500 moutons de mai à octobre permettent aussi de freiner l'enfrichement des pelouses calcaires. « Nous espérons qu'avec ces différentes actions communes, des espèces qui ont disparu puissent réapparaître d'ici 2015, comme par exemple les orchidées. Nous suivrons, en lien avec le Conservatoire botanique national, année après année, leur réapparition », explique le chargé de mission d'Eden 62. « Cela faisait dix ans que nous attendions de pouvoir mener cette opération de curage. Maintenant que le conseil général a la légitimité pour l'entreprendre (lire ci-dessous), on ne peut pas revenir en arrière », se réjouit Matthieu Delabie, délégué de rivages pour le Conservatoire du littoral. La reconquête écologique des emblématiques Deux Caps est lancée.

Pour information, le fait de déposer, d'abandonner, de jeter ou de déverser, dans un lieu public ou privé, des ordures, déchets, matériaux, ou tout autre objet quel qu'il soit, est puni d'une amende de contravention de deuxième classe.


jeudi 1 mars 2012

La commune de Ferfay est polluée par des « déchets d'entreprise »

Certains maires ne baissent pas les bras et essayent de trouver des solutions face à ce fléau. Bravo !

La commune est polluée par des « déchets d'entreprise » - L'AvenirdelArtois.fr


« Celui qui se fera prendre n'y coupera pas. » Line Garot,maire-
Line Garot, nouveau maire de Ferfay, a toujours été très sensible au sujet de la pollution.-->


Et depuis un moment déjà, la commune fait l'objet de dépôts sauvages de déchets.« En ce moment, c'est vraiment l'apothéose !, déplore Line Garot. Depuis que je suis élue, c'est toutes les semaines. Ça va des pots de peintures industriels aux gravats... Pour moi, ce sont des déchets d'entreprise. » Elle poursuit : « Le plus gros est souvent déposé dans une petite rue qui relie la chaussée Brunehaut à la rue du 19 mars. En principe, c'est une voie privée qui appartient à la commune ».
Alors, quand des déchets y sont entreposés, c'est aux employés communaux de les débarrasser. Ils les apportent alors dans une déchetterie.
Excédée par la récurrence du problème, le maire a décidé de prendre un arrêté interdisant la circulation de tous véhicules dans cette "petite" rue, « sauf dérogation pour des engins agricoles et les personnes qui doivent y avoir accès ».
Cette solution a déjà été évoquée en réunion de conseil et il ne reste plus qu'à commander les panneaux.Lundi 9 janvier, le maire de Ferfay était réunie avec les maires d'Ames, Amettes et Lierres qui rencontrent le même désagrément. « Il y a des décharges sauvages un peu partout. Quand c'est sur la voie publique, on ne peut pas faire grand-chose... Ces dépôts doivent être punis d'une forte amende.
Celui qui se fera prendre n'y coupera pas », prévient Line Garot.Sous le pont de la rue Salvador-Allende, une vingtaine de pneus ont aussi déjà été entreposés : « Ça ne peut pas être un particulier... » Pour remédier un peu à ces dépôts, l'association Ferfay Rando va organiser une opération de nettoyage, samedi 4 février de 9h à 12h, « un peu partout dans la commune »
Et le maire « espère que l'arrêté freinera un peu le problème ».

Une décharge sauvage découverte sur le site du souterrain du Tronquoy - Lehaucourt

Ce maire de Lehaucourt a le bon sens que n'ont pas ceux que je contacte !

Une décharge sauvage découverte sur le site du souterrain du Tronquoy - Bohain et alentours - La Voix du Nord

Une décharge sauvage découverte sur le site du souterrain du Tronquoy
mardi 31.01.2012, 05:13 - La Voix du Nord
Le maire, qui est allé constater l'infraction, déplore qu'un site touristique soit pris pour un dépôt à ordures.
LEHAUCOURT
Le souterrain du Tronquoy, classé site touristique, se trouve à la sortie du village
, en direction de Lesdins. Lieu de promenade et de repos, il est aménagé pour le pique-nique dans un cadre verdoyant, entretenu par ses propriétaires, les Voies navigables de France, tout en faisant partie du territoire lehaucourtois.

Le maire vient d'aviser la gendarmerie, après avoir été averti d'un dépôt sauvage de déchets à cet endroit. Ce, même un panneau indique que c'est interdit... Les détritus ont été déposés dans un sentier pédestre, à dix mètres de ce panneau, au pied d'un arbre. L'amas de tôles, bois, briques, gravats... permet de croire que la personne s'est débarrassée de matériaux liés à des travaux, en les ayant, selon toute vraisemblance, amenés jusque-là en voiture.
D'où la colère du maire. « Ces tôles en fibrociment proviennent d'un toit, et son propriétaire n'a pas eu le courage de les déposer dans une déchetterie, celle de Joncourt notamment puisqu'elle est dans le canton, ou Omissy. Cette façon de faire est inadmissible, intolérable. Je vais déposer une plainte. Si des personnes ont aperçu le coupable, elles sont priées d'alerter la mairie ou la gendarmerie du Catelet. » Raymond Froment salue par contre le réflexe citoyen du promeneur qui a fait cette découverte : « En la signalant, il a peut-être évité que d'autres fassent de même à l'avenir. On va surveiller avec insistance les lieux. » •

Haveluy est fatiguée des décharges sauvages

Un exemple a suivre qui commence par déposer plainte ...

Haveluy est fatiguée des décharges sauvages - Actualité Valenciennes - La Voix du Nord

Amiante, déchets de chantiers... La commune d'Haveluy, près de Denain, a déposé plainte ...
au commissariat suite à plusieurs découvertes écologiquement très incorrectes. Lundi, un monticule de déchets composé d'énormes morceaux de macadam a été découvert sur une vingtaine de mètres sur le chemin d'Oisy. À côté trônait sur quelques mètres un tas de vieilles tuiles et quelques gravas, peut-être déposés là par un particulier. Quelques centaines de mètres plus loin, sur le chemin de Bellaing, cette fois, c'est une benne complète de gravats qui jonchais le sol.
Dans la nuit du 17 au 18 novembre, de l'autre côté de la commune, sur lepavé Bernard-Hinault où passe le Paris-Roubaix, ce sont des plaques d'amiante qui ont été déposées en bordure du chemin. « L'amiante tue, et elle est entrain de polluer le site et les terres agricoles à proximité » se désole le maire, Bernard Éthuin. Il faut, bien sûr, ne pas y toucher. La mairie est d'autant plus en colère que ce sera aux frais des contribuables que l'enlèvement et le retraitement par des sociétés spécialisées sera pris en charge. •

Message envoyé à la mairie de Labourse

Bonjour,


Votre voisin Noeuxois pense que dans la vie, c'est chacun sa merde et qu'il ne prendra pas la peine de vous appeler pour vous prévenir d'un dépôt de déchets sur votre territoire même si la ZI est pourtant partagée entre vos 2 communes et que ces immondices nuisent également à l'image de leur ville, ça me parait juste du bon sens !

Extrait du message de la mairie de Noeux que j'ai interpellé hier : "En ce qui concerne, veuillez vous rapprocher de la commune de Labourse car le dépôt face à Point P se trouve sur leur territoire."

Soit, on ne choisi pas ses voisins et je me fais donc porteur du message, moi simple citoyen qui dénonce et lutte juste contre ces incivilités :

Je vous signale un dépôt de tôles Fibro abandonnées dans le haut de la ZI N°1 (Face au point P)
Merci d'intervenir rapidement pour ramasser ces tôles et le pneu et de montrer ainsi l'exemple à votre voisin Noeuxois qui en a bien besoin !

Mais respectons une minute de silence pour la mort de la solidarité et du civisme de certains Noeuxois et ayons de la compassion pour ceux qui sont si pauvres et je ne parle nullement d'argent, vous l'avez compris...
...
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Bien à Vous

http://www.communitywalk.com/les_pollutions_du_nord__pas_de_calais/map/432769

http://noeux-les-mines.blogspot.com/"




Message envoyé à la mairie de Barlin

Bonjour,


Je vous signale une décharge sauvage à l'emplacement de l'ancien silo situé à l'angle du chemin de Bracquenois et de la rue de Noeux (D179)
Merci de faire vite pour nettoyer ou faire nettoyer par le propriétaire des lieux, cet endroit.

Vous trouverez l'emplacement exact, les photos et le descriptif sur ma carte des pollutions du Nord Pas de Calais.

http://www.communitywalk.com/les_pollutions_du_nord__pas_de_calais/map/432769

Comptant sur votre réactivité.

Cordialement



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