samedi 9 juin 2012

Yves Paccalet : «La planète ? La situation est désespérée, mais pas grave...»


photo du site : http://www.psychologies.com/

Yves paccalet pour ceux qui ne le connaissent pas encore est un personnage que j'affectionne particulierement puisqu'il écrit pour moi...
Il écris ce que je voudrais écrire, il écrit ce que je pense, il écrit comme j'aimerais écrire, il dit publiquement ce que je pense sur l'humanité et son pouvoir destructeur aveugle, immature et sans limite.
Une compétition éffrénée planétaire dans la course à la croissance par bêtise Humaine...

Morceau choisi :

L'homme se prend pour tout : il n'est rien. Il croit que l'univers le désire et l'acclame ; et que, sans lui, rien n'existe. Le cosmos s'amuse de ce stupide orgueil. Les galaxies s'esclaffent, les étoiles se tordent, les planètes se gondolent. L'homme imagine qu'il est radicalement différent de tous les autres vivants ; au sommet (au-dessus !) de la pyramide... Il se persuade qu'il incarne la créature élue de Dieu (s'il a l'esprit religieux) ou de Darwin (s'il est évolutionniste). Il s'intitule le maître des plantes et des animaux. Il se baptise «deux fois sage» (Homo sapiens sapiens) : preuve qu'il ignore le sens même du mot «sage». Il se prétend la forme la plus parfaite de la réalité, celle vers quoi tend toute l'histoire de la matière et de l'énergie depuis la Genèse ou le big bang ; la raison d'être des quarks et des particules ; des atomes et des molécules ; de la vie même, depuis le microbe jusqu'au grand singe.



La réalité est assez différente. L'homme n'est qu'un objet négligeable dans l'immense univers. Un habitant de hasard sur une planète minuscule, qui tourne autour d'une étoile moyenne (le Soleil) située à la périphérie d'un bras (dit «d'Orion») de notre galaxie (la Voie lactée), sachant qu'il existe 200 milliards d'étoiles dans notre galaxie, des centaines de milliards de galaxies dans l'univers, et peut-être plusieurs univers parallèles... L'homme n'a pas inventé grand-chose, sauf la vanité, l'ivrognerie, l'épuration ethnique et la guerre nucléaire. C'est un australopithèque à peine dégrossi ; doté, certes, d'un cerveau de 1 300 centimètres cubes d'où peuvent sortir la peinture de Léonard de Vinci ou la musique de Mozart, mais plus généralement l'idée du sexe, l'obsession du territoire et la pulsion de dominer son voisin, ou de l'assassiner.


On peut croire que Dieu (ou Yahvé, ou Allah, ou Manitou...) a créé toutes choses ; que notre destin est écrit sur une page du Grand Livre ; et que le Père éternel nous convoquera le jour du Jugement dernier : ainsi finira la vie humaine avant les cantiques du paradis ou l'odeur de chair cuite de l'enfer. On peut, aussi bien, penser que l'humanité résulte, par une succession aléatoire de hasards et de nécessités, d'une pulsion intrinsèque de la matière et de l'énergie, lesquelles s'organisent et deviennent de plus en plus complexes, jusqu'à la vie, à l'intelligence et à la conscience.

Dans les deux cas, nous sommes transitoires. Ephémères. Condamnés à ne pas durer. Quand disparaîtrons-nous ? Je laisse de côté la thématique du Jugement dernier - puisque les desseins de l'Eternel sont impénétrables. Du côté de la science, l'inquiétude est palpable... Maints éléments laissent supposer que l'Homo sapiens ne passera pas le XXIe siècle. Nous risquons gros si nous continuons à nous entretuer et, sous prétexte de «croissance» et de «progrès», à détruire notre maison commune (la Terre) par nos saccages et nos pollutions. Guerre nucléaire ou réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité ou empoisonnement de l'air et de l'eau, destruction de la couche d'ozone ou libération de germes microbiens mortels : nous serons la première espèce qui s'anéantira elle-même. Cela nous sera reconnu dans les siècles des siècles comme notre plus bel exploit ! De son côté, la planète a toutes les chances d'être, à brève échéance, enfin débarrassée de son espèce la plus prolifique, la plus sale, la plus destructrice et la plus teigneuse. Peut-être serons-nous remplacés, comme groupe dominant, par les fourmis (l'intelligence collective), les dauphins ou les pieuvres (l'intelligence de la mer)...
La Terre s'est formée voilà 4,5 milliards d'années. La vie est apparue sur la planète il y a 4 milliards d'années. Les premières formes humaines (les représentants initiaux du genre Homo) ne remontent qu'à 3 millions d'années. Nous avons «explosé» il y a moins de 200 000 ans, en tant qu'Homo sapiens cueilleurs et chasseurs. Voilà 10 000 ans, au néolithique, nous sommes devenus agriculteurs et éleveurs, artisans et villageois. Nous étions 10 millions d'humains au temps de Cro-Magnon, et 100 millions au début de l'Antiquité. Nous avons atteint notre premier milliard sous Napoléon, lors de la première révolution industrielle. Nous étions 4 milliards après la Seconde Guerre mondiale. Nous sommes 6 milliards et demi, nous serons 8 milliards en 2025 et 12 en 2050.


Impossible à la Terre de supporter ce tsunami de bébés braillards, d'adultes bagarreurs et de vieillards rancis. Un milieu fini, comme celui de notre globe, ne saurait tolérer une croissance infinie. La nature, que nous avons crue dominée, se vengera et nous collera une grande claque. A moins que nous n'acceptions ce dont nous ne voulons même pas entendre parler aujourd'hui : la décroissance rapide, la satisfaction par le peu, le partage. En un mot, la paix... J'avoue que j'ai peine à croire en cette issue heureuse. Car, comme disait le philosophe français du XVIIIe siècle La Mettrie : «Je déplore le sort de l'humanité d'être, pour ainsi dire, entre d'aussi mauvaises mains que les siennes.»

Blog d'Yves Paccalet : http://www.yves-paccalet.fr/blog/


Yves Paccalet est l'auteur de nombreux ouvrages dont :

L'Humanité disparaîtra, bon débarras !


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